De la pause dans l'éternel jeu de la compétition,
J'ai appris à voir le besoin de considération.

Puis, de cet endroit,
Comment apaiser, déposer, et faire déposer
Les armes qui empêchent l'aller-vers l'autre.


De la nature, qui remplit le cœur,
J'ai appris le sourire en moi,
Ce qui me touche sans rien demander,
La simplicité du vécu.


Du dépassement,
J'ai appris à reconnaître les limites,
À les dire, à les chérir.
À m'autoriser la distance.

Pour voir s'éclaircir le ciel,
Et laisser passer les rayons du soleil.


Du piano, en gare de Valence,
J'ai appris comment dissiper
La tension accumulée.

Du bout des doigts,
Puis de cette voix timide
Qui ose enfin.

Du visage qui sourit,
Un sac sur les épaules,
J'ai appris à quel point
La musique connecte.


De la légère pression que l'eau fait sur mon dos
De la chaleur de mon corps qui redescends
J'ai appris la douceur de l'autre
La douceur de soi.

Sa grandeur immobile qui toujours attends,
Crée la quiétude, et dit
Au cerveau compressé
Qu'il pensait la vie
Avec une dimension manquante.

La retrouver.
La voir.


Des raisons qui empêchent l'ennui, juste assez,
J'ai appris à bloquer l'accès à l'ailleurs

À coup de peurs,
Limiter l'imagination.

Des moments de vie, de ceux qui portent,
Ceux qui gonflent les voiles,
J'ai appris à chérir ce qui est,
À arroser l'herbe jusqu'à la faire fleurir,
Ici.


De partir, j'ai appris à faire de l'ailleurs un chez-moi
Le temps de sortir de soi, pour mieux s'y trouver.


Et ces pauvres chiens qui s'égosillent.
Voix, sans cesse.
Comme autant de jours sans fin.

Apprentissages, 22 novembre 2025

Publié le 22 novembre 2025 - Posté dans la catégorie ecriture